Dans le cadre du projet Vision 2030, le gouvernement saoudien a investi dans la promotion de l'art et plus particulièrement de la créativité féminine. De nouvelles bourses et subventions ont vu le jour. En 2019, l'Arabie saoudite a fait son retour à la Biennale de Venise, après huit ans d'absence, et en 2020, un incroyable festival d'art a été organisé dans les collines désertiques de l'ouest de l'Arabie, en partenariat avec le groupe californien Desert X. L'une des œuvres les plus poignantes de ce festival est l'énorme sculpture d'une femme enveloppée d'un bleu éclatant, intitulée « Najima (She Placed One Thousand Suns Over the Transparent Overlays of Space) » et réalisée par Lita Albuquerque. Lisez la suite pour en savoir plus sur trois artistes saoudiennes à connaître absolument.
« Now You See Me, Now You Don't », l'œuvre de Manal Al Dowayan présentée au festival Desert X AlUla, peut paraître simpliste, mais sa signification est profonde. Vus d'en haut, les trampolines ronds de différentes tailles, sur lesquels les visiteurs sont invités à sauter, ressemblent à d'étranges flaques d'eau, une oasis en guise de clin d'œil à la pénurie d'eau et aux changements climatiques. Cette artiste installée à Dubaï est née et a grandi dans la province d'Ach-Charqiya. À travers son œuvre, composée de photographies en noir et blanc, vidéos, sons, sculptures et installations participatives, elle explore aussi des thèmes comme les femmes saoudiennes ou les liens entre le personnel et le politique, le moderne et le traditionnel. Sa série « I Am », réalisée en 2005, regroupe des portraits saisissants de femmes actives (Je suis... ingénieure, Je suis... plongeuse) portant des bijoux et des vêtements traditionnels.
Titulaire du Master en médias numériques de la Rhode Island School of Design, cette artiste de Qatif mêle vidéos, textes et installations percutantes et poétiques. Ses œuvres profondes analysent le lien entre la vie domestique et publique des femmes saoudiennes, et l'impact de notre surconnexion collective. Son film de 2018, « The House That Ate Them Whole », évoque le concept de sphère domestique à travers l'histoire suggestive d'une maison qui, rêvant de liberté, dévore ses locataires.
La question du genre et de l'identité culturelle est au cœur de l'œuvre de la photographe féministe Nouf Alhimiary. Cette artiste londonienne née à Djeddah considère l'art comme une opportunité de réaliser le changement. Son projet de 2015, « Desire to Not Exist », met en valeur les femmes saoudiennes et explore les idées reçues sur les femmes voilées. À travers l'œuvre « What She Wore », présentée à la Biennale de Venise, Nouf Alhimiary donne sa propre interprétation incisive de la « tenue du jour » véhiculée par les médias sociaux. Cette série d'images, où toutes les femmes portent l'abaya obligatoire, suscite une réflexion sur le lien entre identité et individualité. « Dans mon travail, c'est la femme qui prend les devants », affirme Alhimiary. « Les femmes sont le thème central et le sujet le plus intéressant, en particulier l'identité des femmes arabes dans le monde actuel. »
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